La question de la Grâce est une question diversement appréciée par la Communauté religieuse dite chrétienne, et même par d’authentiques enfants de Dieu. Certains la vident de son sens dans une crainte charnelle de céder au péché et de s’adonner à toute forme de vices. D’autres en revanche étendent son sens à ce qu’elle n’est pas, pour soulager leur conscience tandis qu’ils s’adonnent à diverses manifestations de la chair. Que ce soit dans une extrémité ou dans une autre, nous devons veiller à nous garder de la chair ; le diable qui rôde comme un lion est susceptible de nous happer dès lors que nous sortons du domaine de l’Esprit, du précieux Saint-Esprit du Christ.
L'origine de la Grâce
« car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. »
« Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. »
Dieu nous fait comprendre au travers de sa Parole, que la Loi, qui est une bonne chose, nous a été donnée avec un but précis, nous révéler notre incapacité à suivre Dieu, à lui être agréable, quelles que soient nos efforts, notre bonne disposition de cœur. Simplement parce que nous, ou plutôt notre chair est incapable pas sa nature de lui être agréable. Cette Loi ayant vocation à révéler clairement notre incapacité à suivre Dieu, avait pour dessein final de disposer notre cœur à recevoir le Christ lorsqu’il apparaîtrait ; lui qui seul est agréable à Dieu, lui qui seul en nous baptisant de Son Esprit, en faisant vivre en nous son Esprit, est capable de nous donner d’être agréables à Dieu. Selon qu’il nous est dit : « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1 :27)
La Vie de la Grâce
Tous les Chrétiens savent que le Salut s’obtient par la Grâce, mais plusieurs ignorent qu’autant il est ainsi obtenu, autant il est de même vécu. En effet, la présence du Christ ne vient pas sanctifier nos œuvres, ni donner à notre chair la force de pouvoir enfin suivre le Seigneur. Mais la Grâce vient confirmer l'incapacité de la chair à suivre Dieu, la Grâce amène notre vieil homme à la Croix par identification au Christ, la Grâce vient déposer l’Esprit du Christ dans notre esprit, la Grâce vient nous donner la capacité de vivre la Vie du Christ. Ainsi ce n’est pas notre vie en elle-même qui est agréable à Dieu, mais la vie de son Esprit en nous, la vie déployée du Christ en nous. Il est donc impossible d’être agréable à Dieu tant que l’on ne se soumet pas à cet Esprit de Dieu, tant que l’on ne lui cède pas le gouvernail de notre vie. Seul l’Esprit de Christ est apte à vaincre désormais le péché dans notre vie, seul cet Esprit de Christ est apte à nous rendre capable d’adorer Dieu en Esprit et en Vérité : L’adoration, le Service, la Sanctification, la Vie que Dieu agrée ne sont que ceux du Saint-Esprit en nous.
Les épreuves de la Foi
La vie de la foi est parsemée d’épreuves et c’est l’attitude que nous devons avoir à leur égard qui fait naitre les débats ayant cours dans l’Eglise depuis sa naissance à l’époque des apôtres. Mais l’on pourrait alors légitimement se poser la question : d’où vient-il qu’il nous faille encore faire face aux épreuves alors que nous avons déjà tout obtenu par la Grâce ? En effet, tout au long de notre vie Chrétienne, nous faisons en effet immanquablement face à diverses épreuves ; leur but majeur étant de démontrer la présence du Christ en nous : ceci en témoignage à notre propre âme, mais aussi au monde. Cela nous est clairement revélé par l'apôtre Jean en ces termes: 1 Jean 3:1-10, 14-16, 18-24
Grâce vs Loi ?
Il est souvent insinué que du fait de la Grâce, nous ne sommes plus coupables ni accusables quant au péché, quoi que nous fassions.
En effet, notre salut, nous le devons exclusivement au Christ qui nous l’accorde par sa Grâce, mais accepter le Christ, accepter son Salut, ne consiste pas qu’à accéder au Ciel, cela consiste à vivre cette Vie qu’il a acquise pour nous. En d’autres termes, cette vie du Christ, ce Salut du Christ n’est pas une vie qui commence après notre départ de cette terre, mais juste au moment où le Christ fait son entrée dans notre vie, juste au moment où il insuffle dans nos narines spirituelles (Genèse 2:7, Jean 20:22) son précieux Saint-Esprit. Si tout au long des Ecritures, nous sommes donc mis en garde par rapport à une vie de désordre, c’est parce que menant une telle vie, nous attristerions le Saint-Esprit, et finirions par déchoir de la Foi. Et si par notre insouciance nous rejetons le Christ après l’avoir joyeusement accepté, il n'y a pas un autre sacrifice qui puisse être fait pour nous racheter. (Hébreux 10:26-29).
Ainsi, la colère de Dieu contre le pécheur aujourd’hui ne vient pas en définitive de son péché puisque de lui-même il est incapable de vivre autrement, mais c’est le refus d’accepter le Christ dans sa vie, qui le rend odieux devant notre Créateur. De même, pour le croyant né de nouveau, l’exaspération de Dieu viendrait de ce qu’il cherche par sa propre capacité à l'honorer, pour se convaincre d’une prétendue capacité en soi, ou alors à l’inverse qu’il croit le Christ incapable de l’affranchir de l’expérience d’un péché qui semble être attaché à sa personne et par conséquent renonce à combattre dans l’esprit. Tout fils, et même tout enfant « digne » a pour préoccupation permanente d’être agréable à son Père. Et telle est l’attitude que Dieu attend de nous, que notre détermination à lui être agréable, nous amène à sans cesse sonder les Ecritures afin de le reconnaitre de mieux en mieux, que cette détermination nous conduise à prier sans cesse pour l'assitance de son Saint-Esprit, que cette volonté nous conduise à sans cesse avoir foi en Lui, même au plus fort de l’épreuve. Telle doit être notre attitude de cœur dans la foi ; y renoncer, c’est renoncer à la foi, c’est renoncer à vivre la Vie du Christ, c’est renoncer à la Vie du Christ non seulement ici-bas, mais aussi dans l’au-delà.
La discipline de la Foi
Le Christ a envoyé ses disciples faire de toutes les nations des disciples. Mais l’on aurait envie de se poser la question de savoir, si avant de connaître le Christ, toute notre discipline ne nous avait permis longtemps de mener une vie de sainteté, pourquoi serions-nous à nouveau convié à une nouvelle discipline ?
La réponse est qu’on ne peut discipliner la Chair, c'est pourquoi, par sa propre mort, le Seigneur Jésus a également crucifié notre vieil homme (Romains 6:6). En revanche, le nouveau-né que nous sommes devenu en acceptant le Christ dans notre vie, a besoin de discipline pour grandir dans sa nouvelle vie. De même qu’en tant qu’humain, un bébé a besoin de discipline pour pas à pas apprendre à marcher (puis courir), à manger (du lait spirituel puis de la nourriture solide), à saisir les réalités naturelles de la vie (puis les mystères cachés), … de la même manière, bien que ayant l’Esprit Saint qui fait de nous un enfant de Dieu avec toutes les caractéristiques y afférentes ; c’est par une discipline continue que nous apprendrons à manifester pleinement le caractère, le fruit de l’esprit ainsi décrit : Galates 5:22-23
Renoncer à la discipline de l’Esprit Saint, c’est donc refuser que la nature du Christ se manifeste pleinement en nous, c’est renoncer à rechercher la pleine sature du Christ, à l’Etat d’homme fait (Ephésiens 4:13). Et comme un enfant ou un adolescent refusant de se nourrir convenablement, de faire de l’exercice physique et même intellectuel ; nous connaitrions des malformations spirituelles, une vie chrétienne totalement anormale, le pire étant de connaître la mort spirituelle, car l’Esprit de Dieu ne contestera pas toujours avec nous si nous choisissons d’être rebelle à sa voix.
Certaines caractéristiques de la Grâce
- L’humilité
L’enfant de Dieu, sachant que le Salut lui a été accordé par Grâce et que c’est par Grâce qu’il demeure en Christ, se gardera toujours de faire montre d’un quelconque orgueil, sachant que c’est par Grâce qu’il a eu la Révélation, que c’est par Grâce qu’il a eu la bonne Volonté de suivre le Christ et que c’est par Grâce que l’Esprit de Dieu en lui le rend capable de vivre cette vie ; selon qu’il est écrit : « Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4:7)
- La promptitude à répandre la bonne Nouvelle
Lorsque l’on est au courant d’une excellente opportunité accessible à celui que l’on aime, alors c’est sans hésitation et avec spontanéité que l’on court souvent l’en informer. Il en est de même de la Grâce, non seulement nous pouvons y accéder, mais nous pouvons également partager la Nouvelle, sans que cela ne nous pénalise un tant soit peu. Secundo, elle est une opportunité pour les autres, parce qu’elle ne requiert de la part aucune condition, aucun préalable de sainteté antérieure, aucune valeur intrinsèque ; mais juste la volonté d’accepter d’être transformé par le Christ. Voyons deux illustrations de cela dans les Ecritures :
- 4 lépreux Samaritains réalisent la Grâce de la Délivrance de la Famine (2 Rois 7 :1-10)
A l’époque du prophète Elisée, le territoire d'Israël était divisé : Juda avait pour cité royale Jérusalem, tandis qu’Israël (le reste) avait pour cité royale la Samarie. C’est dans ce contexte que Ben Hadad, roi de Syrie assiégea la veille de Samarie avec toute son armée, ce qui plongea cette ville dans une famine tragique (2 Rois 6 :24-25). Elisée alors annonça une prophétie que certains malheureusement ne saisirent pas. Pour paraphraser, la famine cèderait la place à une vie extrêmement moins chère. La scène qui nous intéresse ici, se déroule lorsque certains (4) lépreux de Samarie, las de souffrir de faim, choisirent de se rendre dans le camp des Syriens dans l’espoir d’y trouver de quoi survivre, se disant que même s’ils étaient tués, cela ne changerait de toute manière pas grand-chose, puisqu’en restant dans la ville, ils mourraient fatalement de famine. A leur grande surprise, ne voyant personne, (Dieu ayant fait fuir miraculeusement l’armée syrienne) ils se servirent une et même deux fois ... Mais il se resaisirent, et c’est ici la caractéristique de celui qui découvre la délivrance par la Grâce : ils se rappelèrent qu’il était de leur responsabilité d’annoncer à toute la ville, que Dieu les avait délivrés, qu’il y’avait une provision suffisante pour tous. Dès lors l’on pouvait acheter des vivres à vil prix. Oui, le prix de la Grâce consiste juste à accepter d’être transformé par le Seigneur Jésus-Christ !
- La femme Samaritaine
Nous méditons de manière assez profonde sur la rencontre de la femme Samritaine avec le Seigneur dans cet article (Rencontre de la femme Samaritaine avec le Christ). Mais nous voulons juste revenir sur la spontanéité et la joie avec laquelle, une fois qu’elle réalisa qu’elle avait en face d’elle le Messie tant attendu, une fois qu’elle réalisa que le Seigneur Lui-même lui offrait La Vie, malgré un passé compliqué, elle sut que le Grâce du Seigneur était disponible même pour ses concitoyens et courut aussi leur porter la bonne Nouvelle !
Au delà de tout ce qui a pu t'être étayé tout au long de cet article, nous prions le Seigneur Lui-même, par l'œuvre de son indispensable Saint-Esprit, de nous éclairer sans cesse les uns et les autres sur ce qu'est la Grâce dans sa Nature, et l'Expérience que nous devons en faire. A la Gloire de Dieu le Père, et du Christ Jésus !
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